« When we’re Born » de Thamer Ezzat (sélection officielle hors compétition) : On s’attendait à mieux …

Thamer Ezzat est le monteur fétiche de Yosri Nasrallah et de Youssef Chahine depuis 2004, il vient de réaliser son premier long métrage «When we’re Born» en sélection officielle hors compétition.

Le film présente trois histoires différentes avec trois personnages qui font face à des défis personnels en raison des restrictions qu’ils n’ont pas choisies. Un coach sportif acculé à se prostituer auprès de femmes riches, une chrétienne qui tombe amoureuse d’un musulman et un jeune homme qui veut choisir une carrière artistique contre la volonté de son père.
Le film d’une durée de 96 minutes commence par l’image d’un jeune homme qui se promène dans un quartier populaire en jouant de la guitare. Les paroles de sa chanson entament déjà une sorte de narration sur le destin de chaque être humain qui s’écrit à sa naissance, ensuite on enchaînera par l’histoire de ce coach sportif marié, habitant un quartier populaire en Egypte et qui vit chez ses parents dans la promiscuité totale. Un jour, l’une de ses clientes lui propose de gagner un peu plus d’argent. Mais voici qu’arrive la deuxième histoire de la chrétienne qui tombe amoureuse d’un musulman et qui vit des déchirements internes justement à cause de cette différence de confession et, à chaque fois, il y a le leitmotiv de ce jeune homme qui joue de la guitare dans la rue et qui raconte l’histoire ( en chanson de ce qui se passe à l’écran). La troisième histoire est justement celle de ce jeune homme qui, de narrateur à la guitare, se transforme en personnage du film et entre en conflit avec son père. Du coup, on sort complètement de ce film lorsque ce narrateur qui représentait en quelque sorte «l’œil de dieu» entre dans le film et redevient humain avec les soucis de tous les jours.
Si ce film est dans l’ensemble sympathique, il reste très loin du cinéma. Aussi bien l’écriture que le montage et le tournage relèvent du téléfilm. Dans sa présentation, le réalisateur écrit :
«Les histoires sont entrelacées à travers des chansons qui décrivent la lutte intérieure des personnages » et c’est justement cela qui nous dérange … c’est que les chansons ne nous laissent pas sentir à l’écran la lutte intérieure de ces personnages. A-t-on besoin d’une chanson pour nous expliquer ce que ressent le personnage à ce moment précis ? C’est au cinéma de le faire, à notre sens… Le récit général de ces trois histoires pèche également par les points de montage (les transitions) où on est censés passer d’une histoire à une autre. Résultat : le réalisateur effleure ces trois histoires de manière très spécifique et on sort avec un gôut d’inachevé sur tous les plans…

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